MO, M-E, M-A… narchie ?

La situation est telle que j’estime utile de remettre au premier plan un article publié à l’automne 2013, plus que jamais d’une brûlante actualité.

Comment va-t-elle évoluer ?

Difficile à dire mais le bras de fer entre le Gouvernement et la CGT, avec les débordements qui l’accompagnent, illustre parfaitement les dérives d’un régime au bout du rouleau, qui autorise chacun à légitimer son action, au mépris des règles de la République et de la Démocratie.

Gabriel Paillereau
24 mai 2016

On nous inonde d’articles et de livres dénonçant la « dérive oligarchique » de notre Société. De fait, une telle dérive existe, décrite en termes vigoureux par des observateurs attentifs, comme Sophie Coignard et Romain Guibert par exemple dans « L’oligarchie des incapables ».

Véritable menace pour nos « vieilles » démocraties, elle accompagne (ou elle précède ?) depuis longtemps dans nos Républiques une dérive « monarchique » tout aussi inquiétante. Pas un jour sans que l’on nous dise que telle décision a été prise, va l’être ou doit l’être parce que « c’est dans le Programme du Président »…

On constate aussi combien l’envahissante, l’omniprésente Oligarchie, synonyme de pouvoirs immenses concentrés entre les mains d’une toute petite minorité, défend en particulier les intérêts de l’Argent, de la Finance, grâce aux réseaux influents que dirigent des « personnalités » dont la principale caractéristique, au-delà de leur idéologie de façade, est d’appartenir à une caste, celle des « technocrates », souvent Enarques, cette fameuse « technostructure » ou « Enarchie » dont les médias assomment leurs lecteurs dans des dossiers récurrents sur « les lieux où s’exerce le Pouvoir »…

La MOnarchie, c’est donc aussi, c’est même surtout la M-Enarchie…

Le problème est que beaucoup de ceux qui nous gouvernent, issus des mêmes cercles, avec ou sans la légitimité que confère un mandat politique, apparaissent fréquemment sourds aux préoccupations réelles de la population. Ils se montrent en revanche très inventifs pour imaginer des systèmes à leur image, compliqués, dont on constate qu’ils fonctionnent souvent fort mal (quand ils fonctionnent), et provoquent chez les citoyens de base, cette véritable Elite qu’ils ne connaissent généralement pas, au point de donner le sentiment qu’ils la méprisent ou l’ignorent, un sentiment croissant de mécontentement, voire de rejet, dont on se demande par quel miracle il n’a pas encore explosé.

Cela ne signifie pas pour autant que la déflagration redoutée soit repoussée aux Calendes grecques, car chaque jour qui passe voit le désordre se répandre et grandir, ouvrant la voie à tous les extrémismes et à l’Anarchie.

La M-Enarchie, ce pourrait donc être aussi la M-Anarchie ?

MOnarchie, M-Enarchie, M-Anarchie : tyrannique trilogie qui résume l’excès (et l’abus ?) de pouvoir d’une oligarchie arc-boutée sur ses privilèges, et ses effets désastreux dans une Société privée de repères, déboussolée, que l’on aimerait plus humaine et plus juste, à l’abri des profiteurs, des lâches et des voyous.

Rien à voir avec la Santé au travail, direz-vous.

Evidemment non…

Gabriel Paillereau
Copyright epHYGIE 23 octobre 2013
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One Comment

jean-jacques Poquet

Merci pour votre votre clin d’oeil derrière vos lunettes, Gabriel Paillereau !

Que nous disent donc Sophie Coignard et Romain Guibert, que met en avant si souvent ce Don Quichotte de François de Closets ?

Une oligarchie d’apparatchiks de tous bords trusterait les commandes, « fluidifiant » au besoin les rouages de la mécanique (dont le dialogue social) dans une omerta complice jusqu’au plus haut niveau.

Qu’elles sont loin les préoccupations des PME-TPE, pourtant nécessaires à la survie d’une telle caste, qui les parasiterait alors aveuglément à son seul profit !

Assurément, cette prétendue fluidification conduirait à une inévitable sclérose d’ « Ancien Régime », verrouillant toutes les ouvertures, en particulier à la jeunesse et à ses ambitions.

La politique de la Santé au Travail serait-elle emblématique de la conduite des affaires de la Nation, une modeste illustration de cet état d’esprit ?

Les dirigeants de ce Pays n’auraient-ils d’autre vision d’avenir que celle d’intérêts particuliers ?

Où sont les « Lumières » ?

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