Santé au travail : François Rebsamen successeur de Michel Sapin au Ministère du Travail, bonne ou mauvaise nouvelle ?

On attendait un remaniement après les élections municipales. On l’a eu. Avec de rares surprises.

La presse n’a évidemment pas manqué de commenter l’événement (et ça ne fait que commencer).

Une mention particulière aux chaînes d’information en continu, qui, ayant battu le rappel de tous leurs journalistes et « experts » patentés, ont étalé leurs pronostics (Paris Ministériels d’Urgence !) sur la composition du Gouvernement dirigé par Manuel Valls jusqu’à la dernière minute, comme si la survie de la France en dépendait, au risque de se tromper lourdement…

S’agissant du Ministère du Travail justement, le tuyau était particulièrement mauvais, la plupart des pronostiqueurs ayant misé sur le maintien de Michel Sapin à la tête d’un Ministère aux compétences élargies.

Raté !

Il hérite finalement du Ministère des Finances, ce qui n’est en fait qu’une demi-surprise si l’on considère qu’il a déjà occupé cette responsabilité dans le passé (en 1992) et que son passage par le Ministère du Travail, quasi accidentel (en lieu et place d’Alain Vidalies, normalement promis à ce poste mais devenu Ministre chargé des relations avec le Parlement), n’était dû en réalité qu’à la préférence donnée en 2012 à Pierre Moscovici à l’Economie et aux Finances (le Ministère qu’il briguait), laquelle visait à assurer un juste équilibre entre les différents courants du Parti socialiste…

Sa toute récente nomination aux Finances (qui, paraît-il, ne correspondrait pas à ses vœux car elle va l’obliger à « cohabiter » avec Arnaud Montebourg, en charge de l’Economie…) a en tout cas pour effet de créer une des rares surprises de la présentation du nouveau Gouvernement faite en fin de matinée, à savoir le choix de François Rebsamen, nouveau Ministre du Travail, de l’Emploi et du Dialogue social.

Personne n’avait pronostiqué son arrivée à ce poste. Il était l’outsider, la « grosse cote » de la course.

Et c’est pourtant lui qui aura en charge l’un des plus lourds dossiers du moment, celui de l’Emploi. C’est également à lui qu’il appartiendra de boucler le dossier de la « pénibilité ». A lui aussi de conduire la politique de développement de la Qualité de Vie au Travail initiée lors de la deuxième Grande Conférence Sociale.

A lui enfin (c’est une façon de parler) de « boucler » la réforme de la Santé au travail après la publication du Bilan actuellement en cours de finalisation au Conseil d’Orientation des Conditions de Travail (COCT).

Venant après la nomination toute récente d’Yves Struillou à la tête de la Direction Générale du Travail en remplacement de Jean-Denis Combrexelle, l’arrivée de François Rebsamen signe un renouvellement radical au Ministère du Travail. Ne restent plus à connaître que les noms des Secrétaires d’Etat et Conseillers en charge des différents dossiers, parmi lesquels celui de la Santé au travail et de la Prévention des risques professionnels.

Pour l’heure, on ne peut que supputer (ainsi, Michel de Virville, alias Monsieur « compte pénibilité », n’est-il pas promis à un avenir plus « large » ?) et espérer.

Oui, espérer.

Espérer que la Santé au travail, qui, en dépit des discours de façade, ne fait absolument pas partie des priorités des Pouvoirs Publics, ne soit pas définitivement sacrifiée sur l’autel de la compétitivité.

Gabriel Paillereau
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One Comment

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Des remaniements inutiles, des discours de façade, des promesses qui ne seront au final pas tenus, voilà ce que présage cette nouvelle nomination mais comme on ne peut rien faire d’autre que d’assister vainement à toute cette mascarade, il ne nous reste qu’à espérer, comme tu le dis, que la santé au travail ne soit pas oubliée !

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