Les risques psychosociaux doivent plus que jamais être au cœur des préoccupations des Entreprises. C’est le message de l’excellent article publié par Les Echos, « Lutter contre le risque psychosocial et en faire son cheval de bataille », s’appuyant sur la proposition de résolution déposée au Sénat le 23 juillet.
On doit évidemment se réjouir que la Haute Assemblée se saisisse de la question, ce qui prouve sa capacité à comprendre que beaucoup de conditions sont actuellement réunies pour que la vie au travail soit ou devienne un véritable enfer pour certains (de nombreux ?) salariés, au point de porter gravement atteinte à leur Santé physique et mentale, avec, à la clé, « un ensemble de pathologies comme les troubles musculo-squelettiques, la dépression ou pire encore un burn-out », ce que souligne bien l’article en question.
Que la lutte contre le risque psychosocial devienne un « cheval de bataille » est évidemment une nécessité et même une priorité absolue, dans toutes les Entreprises, et, d’une façon générale, dans toutes les Organisations, qu’elles appartiennent au Secteur privé ou au Secteur public.
L’affirmer suffit-il pour qu’il le devienne vraiment ? C’est loin d’être acquis, en raison bien évidemment de la crise économique à laquelle nous sommes confrontés, et, bien plus encore, à la justification qu’elle donne implicitement à des modes de management et d’organisation du travail choisis et même promus pour leur « efficacité », alors que l’on sait que cette dernière est porteuse, en négatif, d’un très fort potentiel délétère et même mortifère…
C’est l’idée que nos invités avaient très largement développée dans le cadre de nos deux premiers Colloques, et plus particulièrement de celui intitulé « Manager la Santé au travail par temps de crise ». C’est aussi celle que nous nous proposons d’approfondir dans notre prochain Colloque, « Les relations travail/santé : entre grandeur, misère et décadence », qui se tiendra à la fin de 2014 ou au début de 2015. On pourra notamment, à partir de ce lien, accéder à l’intervention de Davor Komplita, dont je ne peux que recommander la (re)lecture.
Je partage évidemment le contenu de la résolution du Sénat ainsi que la conclusion de l’article des Echos, aux termes de laquelle « on ne saurait trop rappeler que la diminution des RPS passe aussi par la promotion d’un bon usage des technologies de l’information et de la communication et la mise en place de bonnes pratiques managériales comme le management équitable. Alors, n’attendons pas le devenir de cette proposition de résolution pour agir… ».
Je « partage » certes mais je me garde de tout angélisme, tant les « dégâts » des risques psychosociaux, énormes, sont fréquemment banalisés, en étant considérés comme une sorte de « tribut » naturel que doivent payer ceux qui travaillent, et, même si c’est rarement dit, ceux qui travaillaient et ont eu la malchance (ou le malheur !) d’en être victimes, « massacrés » et… privés, délibérément ou non, de toute possibilité de refaire surface.
Gabriel Paillereau
Copyright epHYGIE 4 août 2014
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