Comme on pouvait s’y attendre, la Conférence sociale chère à nos dirigeants n’aura pas dépassé le stade d’une toute petite messe qui se voulait grande, à laquelle chacun a participé avec son propre livre de prières, puisque, de toute évidence, les « fidèles » présents ne partageaient pas tous les mêmes croyances.
Certains, refusant le dogme gouvernemental, avaient choisi de ne pas assister à l’office. D’autres, au risque de passer pour des mécréants, s’y sont rendus simplement pour en dénoncer la liturgie. Quant aux derniers, pas forcément accros à la religion officielle, ils se sont accommodés tant bien que mal du rituel et de ses officiants, même si certains prêches, donnant le sentiment de passer du coq à l’âne, étaient très éloignés des préoccupations majeures du moment.
Alors ? A quelle Messe ont-ils assisté ? Pas celle de Noël, ni celle de Pâques, c’est certain. Plutôt une Messe d’enterrement, sans fleur ni couronne, à moins que ce ne soit celle de la Toussaint, un peu avant l’heure, où l’on a pris les invités pour de saints « innocents »…
Ite missa est…
Gabriel Paillereau
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PS : dans la feuille de route annoncée par le Gouvernement à l’issue de la Conférence sociale, la Santé au travail occupe une place réduite, comme le révèle l’extrait suivant. La brièveté de l’exposé peut néanmoins cacher de profonds changements, sans que l’on sache jusqu’où ils peuvent aller. On remarquera notamment, en se fondant sur les deux paragraphes en caractères gras, que la « parenthèse Issindou » n’est manifestement pas refermée et que le PST 3, dévoilé bientôt, a toutes les chances d’être déterminant, comme nous l’avons annoncé dans notre précédent article, Réforme de la Santé au travail : une succession de chantiers… « à suivre » :
d) Remédier aux inégalités en matière de santé et d’espérance de vie à travers le compte de prévention de la pénibilité, et la réforme de la médecine du travail et en privilégiant la prévention
Le gouvernement poursuivra la mise en place du compte de prévention de la pénibilité, qu’il a considérablement simplifié dans la loi du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l’emploi. Les partenaires sociaux doivent s’en saisir en mettant en place des référentiels de branche pour faciliter la mesure de la pénibilité dans les branches qui s’en doteront.
Une réforme de la médecine du travail sera engagée, afin de mieux adapter le suivi médical des salariés à l’intensité des risques auxquels ils sont exposés et d’assurer un suivi médical des salariés plus équitable et plus efficace.
Le plan santé au travail, élaboré par le COCT, sera lancé d’ici la fin 2015 pour déterminer l’orientation en matière de santé au travail jusqu’à 2020. Il opérera une profonde réorientation vers une priorité à la prévention.
Pour accéder à l’intégralité de la feuille de route, cliquer sur le lien suivant :
Feuille de route sociale (octobre 2015)
Parmi les nombreux commentaires, nous en avons sélectionné plusieurs :
Les temps forts de la conférence sociale (Les Echos)
Cette conférence sociale est à bout de souffle (Le Monde)
Conférence sociale : une journée sans (Libération)
Conférence sociale : Hollande se pose en réformiste et asticote la CGT (L’Obs)
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