Deux jours déjà se sont écoulés depuis le Colloque Regards croisés sur la Santé au travail. Je reviendrai bientôt sur son contenu et sur le jugement porté à la fois par les intervenants et les participants. Je préciserai également les thèmes que nous entendons aborder lors des prochains Regards croisés, le succès de cette première Journée étant un fort encouragement à poursuivre dans la voie d’une « parole libre » par rapport à l’évolution du système français de Santé au travail.
GP
Un peu plus de quatre mois se sont écoulés depuis la promulgation de la loi réformant la Santé au travail. Nous sommes désormais dans l’attente des textes d’application, dont l’examen par les partenaires sociaux a commencé il y a plusieurs semaines. Ces « progrès » devraient rassurer tous les professionnels, et pourtant, ce n’est pas le cas, pour deux raisons au moins : d’une part, la loi ne répond pas à la « vision » que l’on peut avoir d’une Santé au travail moderne, adaptée aux besoins des entreprises et des salariés, d’autre part, l’urgence affichée pendant l’été ne paraît pas véritablement suivie d’effet.
Si chacun espère évidemment que la situation évolue favorablement le plus vite possible, dans le cadre de la loi votée et des nombreux décrets annoncés, cela n’exclut pas, bien au contraire, de poursuivre la réflexion, la transformation du système ne pouvant se réduire aux nouvelles dispositions issues de la loi du 20 juillet 2011.
Conduire une réflexion d’envergure sur l’évolution de la Santé au travail, telle était l’ambition du Colloque « Regards croisés sur la Santé au travail », lorsque nous en avons eu l’idée en début d’année. Les lacunes de la loi, aux yeux des plus exigeants ou des plus lucides, et les conditions dans lesquelles elle a été adoptée, ne font qu’en renforcer la nécessité pour les nombreux professionnels à l’œuvre dans les Services de Santé au travail, tous très préoccupés par l’avenir du système.
GP
La nécessité d’une approche prospective
Le Colloque « Regards croisés sur la Santé au travail » est conçu pour être un lieu de réflexion et d’échanges entre personnalités venant d’horizons différents. La diversité de leurs approches, leur complémentarité, doivent nourrir la réflexion visant à élaborer une « stratégie prospective » en Santé/Sécurité au travail.
La mise en place d’une telle stratégie est la seule voie possible pour que la Santé au travail et la Prévention des risques professionnels progressent, dans l’intérêt des salariés et des entreprises. Doivent également être remises au premier plan les valeurs humanistes qui prévalaient à la naissance du système français de Médecine du travail, valeurs que la priorité fréquemment donnée à des considérations purement économiques et financières a battues en brèche.
Des intervenants de premier plan
Le défaut de réflexion actuel risque de conduire très rapidement à un système de Santé au travail inadapté, élitiste et profondément inégalitaire.
Si nous devons avoir pour ambition de privilégier le « souhaitable », nous devons également veiller à faire évoluer le système dans le sens d’un futur « possible ».
A l’approche juridique de la Prévention des risques professionnels et à la vision prospective de la Santé au travail s’ajouteront des contributions dans des disciplines aussi variées que l’Economie, la Santé, l’Ergologie, le Management, toutes présentées par des personnalités de premier plan : Philippe ASKENAZY, William DAB, François DESRIAUX, Hugues de JOUVENEL, Michel LEDOUX, Yves SCHWARTZ, Hervé SERIEYX.
Une approche transdisciplinaire au service d’une vision humaniste de la Société
L’objectif de « Regards croisés » est d’ouvrir des « possibilités de conversation » entre eux, dans une logique transdisciplinaire, et d’éviter ainsi que la réflexion sur l’avenir ne s’enlise en la limitant aux seuls « spécialistes » de la Santé au travail.
Le choix des intervenants éclaire les enjeux de cette manifestation et l’esprit dans lequel elle s’inscrit : novateur et « impertinent », résolument libre, dégagé de toute pression idéologique ou partisane, expression de l’« ouverture à la diversité » sans laquelle aucun progrès n’est envisageable.
Parmi les questions abordées par les intervenants :
- Le système actuel de Santé au travail et de Prévention des risques professionnels est-il en accord avec ce que l’on sait des entreprises, de leur organisation et des risques qu’elles engendrent ?
- Les modes d’organisation juridique et de gouvernance sont-ils adaptés ? Quels devraient être la place et le rôle de chacun pour que le système ait une efficacité maximale ? Ainsi, par exemple, l’Etat doit-il être acteur à part entière ou simple régulateur du système ? Quid également du paritarisme ?
- L’approche élargie vers la Santé publique et la Santé au travail est-elle de nature à favoriser le développement de la Prévention ou risque-t-elle au contraire de provoquer des déperditions en raison de la diversité des enjeux, ainsi que de la multiplicité et de la dispersion des acteurs concernés (et parfois même de leur opposition) ? Quid également de la « Qualité de vie au travail » et du « Bien être au travail » ?
- La logique de « marchandisation » des échanges de produits et de services, qui s’étend aujourd’hui aux services dits « publics », à travers le développement de la concurrence, aux plan national et international, peut-elle s’étendre sans dommage au domaine de la Santé en général et de la Santé au travail en particulier ? Quid en particulier dans le domaine des risques psychosociaux ?
- Les progrès de la Santé au travail dans le sens de la mise en place d’une véritable stratégie prospective passent-ils nécessairement par l’intégration de la Responsabilité Sociale des Entreprises et du Développement dit « durable » ?
L’évolution de la Santé au travail ne fait que commencer, ce qui signifie que les défauts de la loi du 20 juillet 2011 peuvent encore être réparés et ses lacunes comblées. Il ne faut donc pas considérer son issue comme fatale.
L’avenir n’appartiendra ni aux loups ni aux moutons, à condition que ceux qui croient vraiment à la Santé au travail, à quelque niveau qu’ils se trouvent, conservent intactes les qualités qui sont les leurs : optimisme, capacité d’indignation, pouvoir de réflexion, force de proposition, et, plus que tout, volonté d’action.
Gabriel Paillereau
Pré-Programme de la Journée (susceptible d’être modifié et complété d’ici au 29 novembre)
Matin
- 8 H 00 à 8 H 45 : accueil des participants
- 8 H 45 à 9 H 00 : Introduction par Gabriel Paillereau
- 9 H 00 à 9 H 45 : intervention de William Dab
- 9 H 45 à 10 H 30 : intervention de Philippe Askénazy
- 10 H 30 à 11 H 00 : Pause
- 11 H 00 à 11 H 45 : intervention d’Yves Schwartz
- 11 H 45 à 12 H 30 : intervention de Michel Ledoux
- 12 H 30 à 14 h 00 : déjeuner sur place
Après-midi
- 14 H 00 à 14 H 45 : intervention d’Hervé Sérieyx
- 14 H 45 à 15 H 30 : intervention d’Hugues de Jouvenel
- 15 H 30 à 17 H 00 : échanges avec les participants animés par François Desriaux et Gabriel Paillereau
- 17 H 00 à 17 H 30 : Conclusions.
Public visé
Le Colloque « Regards croisés sur la Santé au travail » est destiné aux acteurs et bénéficiaires de la Santé au travail, employeurs et salariés, chercheurs et hommes de terrain, qui croient aux vertus d’une Société plaçant l’Homme au cœur de ses préoccupations.
Tarifs
Le prix de la Journée, incluant les pauses, le déjeuner et les documents remis aux participants est de 490,00 euros hors taxes par personne (586,04 euros TTC, TVA à 19,6 % incluse) .
Pour vous inscrire, deux modalités sont possibles :
- en ligne, via un site sécurisé
- de façon traditionnelle, via un bulletin d’inscription papier : pour télécharger le Bulletin d’inscription, cliquer ici.
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Contacts
Pour toute demande d’information
relative au Colloque
Téléphone : 06 31 84 40 93
Courriel : contact@ephygie.com
Courrier : epHYGIE
Colloque « Regards croisés »
17 rue du Languedoc
31000 – Toulouse
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