Le Professeur Abdeljalil El Kholti, premier Médecin du travail marocain (formé en France, à Cochin, dans le service du Professeur Françoise Conso : NDLR) , fondateur de l’unité « Santé au travail » à la faculté de Médecine de Casablanca et Président de la Moroccan Health Association (MOHA), explique qu’il n’y a pas assez de praticiens dans cette spécialité. Pourtant, les maladies professionnelles sont en hausse.
On comprend, à la lumière des explications données par le Professeur El Kholti, que les progrès enregistrés depuis 20 ans n’ont en fait bénéficié qu’aux salariés des grandes entreprises : 3 % seulement des travailleurs marocains bénéficient aujourd’hui de la Médecine du travail…
Le Maroc est donc « condamné » à poursuivre ses efforts pour se doter d’un système de Santé au travail moderne et performant : on ne peut que souhaiter bon courage au Professeur El Kholti et à tous ceux qu’il a formés, et, pour les côtoyer depuis de nombreuses années, je sais qu’ils n’en manquent pas !
La lecture d’un autre article, mis en ligne à la fin du mois d’avril sur le site de La Vie Eco, autre publication économique marocaine, montre sa détermination, à la veille de l’ouverture effective de l’Institut National des Conditions de Vie au Travail (INCVT), Institution pour la création de laquelle il a beaucoup œuvré depuis plusieurs années :
« Aujourd’hui, il est Directeur général de l’Institut National des Conditions de Vie au Travail (INCVT), une institution dotée d’un budget de 60 MDH, qui n’attend que son budget inscrit dans la Loi de finances 2012 pour commencer effectivement ses activités. Il reste confiant : «Dans un pays comme la France, ce sont 25 millions de travailleurs qui bénéficient des services d’un médecin pour un coût de 2,5% du PIB. Un salarié coûte à son entreprise entre 52 et 98 euros, selon la nature de la couverture. Au Maroc, on dépense 0,5% du PIB pour 300 000 personnes et, en mutualisant et en optimisant, nous pourrons atteindre 10 millions d’actifs pour un coût qui me paraît minime, autour de 10 DH, par rapport à ce que coûtent toutes les prises en charge ruineuses et parfois inutiles, vu l’état où arrivent les malades« .
Gabriel Paillereau
PS : cet article s’inscrit dans la Chronique « Santé au travail : vues d’ailleurs », ouverte avec Photocopieurs et Santé au travail : gare aux microbes et aux coups de toner…, que nous alimenterons régulièrement à partir d’informations sur la Santé au travail provenant de l’Etranger, et plus particulièrement des pays d’Afrique francophone.
- Pour lire l’interview du Professeur El Kholti, publiée sur le site de l’Economiste, quotidien économique marocain, cliquer ici
- Pour lire le Portrait du Professeur El Kholti, publié sur le site de La Vie Eco, cliquer ici
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