Depuis hier matin, impossible d’échapper à Valls 2 !
Exit l’Irak. Au diable l’Ukraine. Adieu la Palestine.
Ce n’était pas leur jour…
Alors, demain peut-être… Demain sûrement.
Il y avait plus grave, plus important, plus impérieux.
L’actualité imposait que fût suivie, seconde après seconde, la gestation du nouveau Gouvernement.
Certains médias s’en sont donc donné à cœur joie, se livrant à leur activité favorite : la désinformation en continu.
On a battu le rappel de tous les « spécialistes es composition de Gouvernements », qui, pendant toute la journée, ont squatté les antennes, faisant en sorte de gonfler le suspense pour tenir en haleine le public jusqu’à l’annonce officielle de la composition du nouveau Gouvernement, argumentant, débattant et pronostiquant avec les mêmes fausses certitudes et la même vraie prétention que ces journalistes qui pérorent et s’agitent, à la veille et au lendemain de toute journée de Ligue 1, sans avoir à redouter le ridicule qui, normalement, devrait sanctionner leurs erreurs de jugement à répétition.
A les entendre, ils savaient tout : le problème est que, s’agissant des Ministères de l’Education nationale et de la Culture, ils se sont fourvoyés presque jusqu’au bout, la désignation de Najat Vallaud-Belkacem et de Fleur Pellerin, connue quelques minutes avant l’intervention de Jean-Pierre Jouyet, Secrétaire Général de l’Elysée, les ayant totalement pris de court ; s’agissant du Ministère précédemment occupé par Arnaud Montebourg, ce fut pire encore, puisque selon tous ces « experts », Michel Sapin allait à coup sûr hériter du super-Ministère dont il rêvait. On sait la suite : l’arrivée d’Emmanuel Macron a déjoué tous les pronostics, renvoyant sèchement nos modernes Pythies dans leurs buts.
En clair, pour les trois Ministères privés momentanément de Ministre, ils ont eu tout faux…
Pour le reste, pas de problème puisque l’équipe gouvernementale, comme le pensaient depuis lundi la plupart d’entre nous, simples citoyens, est restée quasiment la même à quelques détails près, comme, par exemple, le retour au premier plan d’Alain Vidalies, que personne n’avait prévu. Avec son arrivée, au moins peut-on être sûr qu’il y a désormais au Gouvernement, en plus de l‘actuel Ministre et de son prédécesseur, un troisième « spécialiste » de la Santé au travail, puisque, doit-on le rappeler, il fut pendant les débats ayant précédé le vote de la loi de juillet 2011, le plus farouche opposant à son adoption…
Et le Ministère du travail dans tout ce « bazar » ? Il reste sous l’autorité de François Rebsamen, ce qui signifie que rien a priori ne devrait changer. Mais est-ce si sûr ? La nomination d’Emmanuel Macron pourrait en effet se traduire par le fameux « choc de simplification » réclamé par certains, avec, pourquoi pas, l’allègement des contraintes pesant sur les Entreprises, allègement dont on sait qu’il pourrait porter notamment sur la Santé au travail, dans les PME et TPE, en plein accord avec certaines orientations européennes que nous avons déjà eu l’occasion de présenter ici.
Je me garderai évidemment de me livrer à mon tour au jeu des pronostics.
Il va donc falloir une fois de plus nous contenter d’attendre la suite en espérant que la Santé au travail ne soit pas sacrifiée sur l’autel de la fameuse « politique de l’offre » dont on nous rebat les oreilles depuis des mois, en servant de variable d’ajustement d’une politique générale essentiellement – sinon entièrement – orientée vers l’économie, comme le prouve, en ce moment même, l’intervention du Premier Ministre à l’ouverture de l’Université d’été du MEDEF.
Gabriel Paillereau
Copyright epHYGIE 27 août 2014
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