La Prévention est depuis toujours le parent pauvre de la Médecine dans notre pays. La Médecine du travail, dont la caractéristique principale est précisément d’être exclusivement préventive, souffre bien évidemment de cet état de fait. Le tout récent Rapport d’Information sur la Prévention sanitaire déposé par la Commission des Affaires Sociales de l’Assemblée Nationale en conclusion des travaux de la Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale, n’en a que plus d’intérêt.
Même s’il ne renouvelle pas l’approche préventive dans notre pays, ce Rapport, présenté par Jean-Luc Préel, Médecin et Député de Vendée, a le double mérite de donner de la Prévention une image dépoussiérée et d’envisager quelques pistes d’évolution pour l’avenir, sous la forme de 36 propositions (au caractère hélas très général) dont certaines (9, 10 et 17) concernent directement la Médecine du travail :
- Proposition n° 9 : Confier au médecin du travail le soin de rédiger un document précisant les risques éventuels que peut comporter un poste de travail et transmis au médecin traitant.
- Proposition n° 10 : Revaloriser la fonction de médecin du travail.
- Proposition n° 17 : Favoriser la transmission et l’accès aux dossiers médicaux entre médecins scolaires, médecins du travail, médecins-conseils et médecins traitants.
Les deux derniers paragraphes de l’introduction résument bien les enjeux et les difficultés de la Prévention :
La prévention a élargi son champ d’action : faire de la prévention, c’est avant tout préserver le capital santé de chacun et bien sûr vacciner, dépister, accompagner des patients souffrant de maladies chroniques, mais c’est aussi encourager une éducation à la santé qui passe à la fois par les professionnels de santé, l’école et le monde du travail.
Sans doute, le système de santé français souffre d’un manque de culture de la prévention. Sans doute, les moyens financiers consacrés à cette politique sont insuffisamment mobilisés. Mais, surtout, en la matière, le problème français tiendrait à une absence de pilotage, à des priorités mal identifiées, à une coordination insuffisante entre les acteurs qui concourent à la prévention, ainsi qu’à des actions transversales insuffisantes aggravées par le caractère parcellaire des données de santé.
Sans doute y a-t-il là des éléments de réflexion pour la réforme du système. Encore faut-il leur donner une dimension concrète…
Gabriel Paillereau
Copyright epHYGIE février 2012
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