Les articles relatifs aux risques psychosociaux sont légion. Rares sont ceux en revanche qui les abordent de façon simple et accessible à travers le rôle du Médecin du travail. C’est le cas avec l’interview du Docteur Blandine Devaux, Médecin Inspecteur Régional du Travail et de la Main-d’œuvre, mise en ligne sur le site http://www.risques-psychosociaux.eu, où est notamment clairement « démontée » la spirale négative qui peut conduire, à partir d’un avis d’inaptitude délivré par le Médecin du travail, à une dégradation catastrophique de la situation, comme le montre l’extrait suivant de la réponse donnée par le Docteur Devaux à la question : « Quel rôle l’entreprise fait-elle jouer au médecin du travail qui prononce un avis d’inaptitude ? »
» […] Le médecin du travail leur (NDLR : aux salariés ) offre alors le seul espace où la parole concernant le travail se libère. Mais il dispose trop rarement du temps disponible pour accompagner le salarié en souffrance, ou le collectif de travail en crise : l’inaptitude lui paraît alors la seule solution.
Et la réponse satisfait le plus souvent toutes les parties ! Le médecin exerce son rôle de pathologiste clinique, le salarié se sent protégé par son statut de victime et le cadre dispose d’une réponse temporaire à un problème de personne. Chacun attend une solution, plus souvent financière que médicale, qui le déresponsabilise. Dès lors, des conflits individuels sont souvent réglés via l’inaptitude au poste de travail. Mais rapidement, c’est le désenchantement. Le cadre n’a pas réglé le problème du collectif de travail et se retrouve confronté à des situations similaires. Le salarié perd son travail, ses revenus et entretient un processus pathogène de rancœur vis-à-vis de l’entreprise qui ne facilite pas sa recherche d’emploi. Les collègues ou les cadres pensent que le médecin s’est fait manipuler ou voient en lui le seul recours pour échapper à la crise collective. Le médecin du travail se trouve bientôt confronté à d’autres demandes d’inaptitude et perd son crédit dans l’entreprise. C’est ainsi que s’engagent des procédures de contestation d’aptitude auprès de l’inspecteur du travail. »
GP
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