Une veille attentive sur internet permet de découvrir de très nombreux articles concernant la Santé au travail. Si beaucoup se répètent, il en est d’autres dont la pertinence n’est pas discutable. C’est le cas avec l’article ci-dessous, trouvé sur le site d’un journal congolais.
Nous partageons bien évidemment les réserves concernant la Société qui a commandité l’enquête, mais, au-delà de cette observation naturelle sur les intérêts de ladite Société, il faut reconnaître que les exemples pris, même s’ils peuvent donner le sentiment d’enfoncer des portes ouvertes, sont des plus pertinents, et, si la France n’est pas le Congo, la chance d’y trouver des « microbes » dans les ascenseurs, sur les photocopieurs ou dans les salles de réunion y est probablement comparable.
Et le fait de vivre dans un pays développé ne change évidemment rien à l’affaire…
Si ce n’est bien évidemment que l’on y étudie les risques pour la santé sous un angle totalement différent, à savoir celui de l’émission dans l’atmosphère de poussières (parmi lesquels le toner, poussière d’encre, qui renvoie à la problématique des nanoparticules), de composés organiques volatils tels que styrène, toluène, éthylbenzène, xylène, phénols, aldéhyde, cétones et autres substances, toutes plus sympathiques les unes que les autres…, et d’ozone (dont le seul nom suffit à faire frémir)…
Que révèle cet exemple ? Tout simplement que les questions de Santé en général, et de Santé au travail en particulier, ne sont pas posées dans les mêmes termes selon les pays, même si, de fait, elles se posent en des termes exactement identiques !
Trois leçons au moins peuvent en être tirées : la première est qu’une approche hautement « technicisée », la nôtre, peut conduire à négliger des « fondamentaux », que des pays moins développés mettent, eux, au premier plan de leurs préoccupations. La seconde est que, sans perdre évidemment de vue la « réalité » des problèmes, on ne peut les aborder exactement dans les mêmes conditions partout : ainsi, l’approche de la Santé au travail dans une TPE ou une PME ne peut être la même que dans une grande Entreprise. La troisième, en guise de conclusion, est que la Santé au travail nécessite souplesse et adaptabilité, ce qu’aucune vision technocratique ne peut garantir.
Toutes ces visions sont « justes » dès lors que l’objet prioritaire de la démarche préventive est bien, dans l’esprit de ceux qui l’engagent, de protéger les travailleurs contre toute altération de leur Santé du fait de leur travail.
Est-on sûr que la réforme de la Santé au travail « à la française » introduite par la loi du 20 juillet 2011 et prolongée par les décrets du 30 janvier 2012 respecte ce principe fondamental ?
Gabriel Paillereau
Copyright epHYGIE mai 2012
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On trouvera ci-dessous le texte intégral de l’article à l’origine de ce « billet », Santé au bureau : c’est la photocopieuse qui nous rend malades, auquel on peut accéder sur le site http://www.mediacongo.net, qui présente toute l’actualité du Congo et de sa Diaspora.
Je tiens à souligner que nous avons déjà mis en ligne sur notre site des articles publiés notamment dans différents pays d’Afrique. Nous le ferons désormais de façon régulière dans une nouvelle rubrique intitulée « Santé au travail : vues d’ailleurs ».
Selon une étude sur la santé des salariés sur leur lieu de travail, un salarié sur 5 a déjà été contaminé par un collègue faute de mesures pour éviter la propagation des microbes… notamment à la photocopieuse !
Les microbes sont partout et tout particulièrement sur le lieu de travail. C’est ce qui ressort de l’étude « Gestion du bien-être et de la santé des salariés sur leur lieu de travail » commanditée par Kimberly-Clark Professional, il y a quelques semaines, et qui indique que près de 20 % des salariés ont été contaminés par une maladie infectieuse sur leur lieu de travail et/ou par un collègue. Et parmi ceux-ci 54 % ont été obligés de poser un congé maladie.
Bien sûr, on peut se dire que cette étude n’est pas tout à faire anodine. Ce projet pour le bien-être au travail mis en place par Kimberly-Clark Professional permet en effet à l’industriel de proposer ses solutions (essuie-mains en papier, solutions désinfectantes pour les mains…) pour réduire la contamination sur le lieu de travail. Mais elle a au moins le mérite de rappeler que notre bureau est un véritable nid à microbes et que certains gestes simples permettent d’éviter la contamination.
Microbes : les lieux les plus à risques
- L’ascenseur : un seul doigt sur le bouton d’ascenseur du rez-de-chaussée permet de propager des microbes dans le bâtiment entier. Petit conseil : nettoyez-vous les mains avec un gel désinfectant dès que vous arrivez à votre bureau.
- La photocopieuse : il a été montré que nous touchons en moyenne notre visage 15 fois par heure… déposant ensuite les éventuels microbes sur tous les objets que nous touchons, parmi lesquels la photocopieuse partagée avec tout l’open space ! Une personne porteuse d’un virus peut transmettre jusqu’à 7 fois ses microbes sur une surface dure. Nettoyer la photocopieuse avec une lingette désinfectante n’est donc pas une mauvaise idée.
- La salle de réunion : de façon logique, lorsque plusieurs personnes se réunissent dans un lieu clos, le risque de propagation des microbes s’accroît de façon exponentielle. Pour limiter la propagation des microbes, qui restent actifs jusqu’à 48 heures sur une surface dure, on conseille donc de nettoyer la table avec un désinfectant avant de débuter la réunion.
Kinshasa, 18/05/2012 (Le Phare, via mediacongo.net)
Pour une approche complète des risques encourus, on peut également se reporter à un Document de l’INRS et à un Dossier d’AtouSanté :
- Pour accéder au Document pour le Médecin du travail de l’INRS, cliquer ici
- Pour accéder au Dossier d’AtouSanté, « Imprimantes et photocopieuses : risques pour la santé », cliquer ici
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