Le Groupement Sauvons La Médecine du Travail (SLMT) n’avait plus publié de Communiqué depuis la loi Rebsamen, en juillet 2015. Il est de retour aujourd’hui avec le Communiqué n° 39, ce qui ne me surprend pas, compte tenu des menaces que le projet de loi El Khomri fait peser sur la Médecine du travail. Il rejoint ainsi les autres professionnels dans leur critique de la « fausse réforme » qui est proposée et même « imposée » si l’on se fie aux propos tenus par Michel Issindou devant la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, le 7 avril dernier : « Nous n’avons pas intérêt à rouvrir un débat sur la gouvernance, alors que nous avons déjà des difficultés à imposer une modernisation de la médecine du travail. »
« Imposer » : le terme est bel et bien là. Simple lapsus ou expression d’une volonté politique affirmée ? Probablement un peu (beaucoup) des deux, ce qui, en soi, justifie pleinement les critiques qui pleuvent aujourd’hui sur l’article 44 du projet de loi, dédié, rappelons-le, à la réforme de la Médecine du travail.
Le titre du 39 ème Communiqué du Groupement SLMT, « Protéger les employeurs des salariés dangereux pour l’entreprise », n’est pas sans me rappeler celui que j’avais choisi pour un précédent article publié sur notre site le 23 juin 2015, Une nouvelle mission dévolue aux Services de Santé au travail : « Eviter toute altération de la santé des entreprises du fait des travailleurs »…
Ma formule se voulait ironique, voire un brin sarcastique…
Le Communiqué du SLMT, succédant aux prises de position de plusieurs Organisations syndicales (la dernière en date étant celle de la CFE-CGC) et du CNOM lui-même, montre bien que ce n’était pas une formule en l’air et lui donne une légitimité indiscutable. Elle conduit de fait à se demander comment la réforme pourrait se faire autrement qu’en étant « imposée », nécessairement au mépris de l’avis autorisé de milliers de Professionnels de la Santé au travail, et, ce qui est hautement condamnable, des intérêts de centaines de milliers d’entreprises (les plus petites) et de plusieurs millions de salariés (ceux qu’elles emploient)….
On peut faire mieux en matière de démocratie et de dialogue social !
Gabriel Paillereau
Copyright epHYGIE 3 mai 2016
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Pour accéder au Communiqué n° 39 du Groupement « Sauvons La Médecine du Travail, cliquer sur le lien ci-dessous :
Protéger les employeurs des salariés dangereux pour l’entreprise
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