Réforme de la Santé au travail : il est né le Divin Enfant…

Décidément, la voie empruntée par la réforme de la Santé au travail me donne de plus en plus l’impression d’être pris pour un âne, ce qui n’est pas un compliment, ou, pire encore, pour son compère le bœuf, ce qui, exprimé au pluriel, est carrément désobligeant.

Comme nous nous trouvons entre Noël et l’Epiphanie, je ne peux m’empêcher, en évoquant le Bœuf et l’Ane, de penser avec émotion à la crèche qui a enchanté mes Noëls d’enfant comme elle a enchanté et enchantera encore, j’en suis certain, ceux de nombreux autres enfants, petits et grands.

Qui ne se souvient de ce papier imitant la roche que l’on froissait pour simuler une grotte, dont on tapissait ensuite le sol de mousse fraîche, avant d’y glisser doucement le Bœuf et l’Ane précisément, puis Joseph et Marie, et, pour finir, le Divin Enfant et les Rois Mages, sans omettre bien sûr les incontournables Bergers, entourés de leurs troupeaux de moutons et d’agneaux…

Quel rapport avec la Santé au travail me direz-vous ? Aucun en apparence si ce n’est que j’ai le sentiment d’assister à une bien curieuse naissance, à l’opposé du doux cliché de la grotte protectrice et du souffle bienfaisant réchauffant le nouveau-né…

Des Anes et des Bœufs, il y en a à foison. Ce sont ceux qui ont cru et croient encore à la Santé au travail. Du Père, à l’identité incertaine, on sait simplement que l’un de ses noms présumés rime avec celui de son glorieux prédécesseur. De la Mère, à l’évidence plus innocente que vierge, on ne connaît que des initiales, M T, et le prénom, Rosemary…

Après une trop longue gestation et un accouchement particulièrement difficile, le nouveau né, fruit d’Esprits manifestement mal inspirés, apparaît d’une grande fragilité, promis à une vie d’enfant délicat si tant est qu’il ne soit déjà condamné.

Les moutons qui suivent sans discuter et les agneaux que l’on égorge ne manquent pas…

Quant aux Rois Mages, je laisse à chacun le soin de deviner qui ils sont et quels seront leurs présents, certainement fort éloignés de l’or, de l’encens et de la myrrhe de leurs aînés…

Bien que pure fiction, cette histoire sera probablement jugée sévèrement par certains. C’est la raison pour laquelle j’ai choisi de la publier : trop d’éléments, dans la situation actuelle, traduisent l’existence d’une « sacrée crèche » plutôt que d’une « Crèche sacrée »…

Tous ceux, heureusement nombreux, qui ont encore foi en la Santé au travail devront faire preuve d’une grande vigilance dans les prochains mois pour éviter que, bientôt, on ne soit obligé de modifier les paroles d’un Chant de Noël très connu et de chanter :

Il est né le Divin Enfant, pleurons tous son avènement…

Gabriel Paillereau
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