La MSA a présenté, vendredi, à Paris, son quatrième plan sur la santé et la sécurité au travail pour la période 2011-2015. Il est articulé autour de six axes de développement qui concernent le risque chimique, les troubles musculosquelettiques, les risques psychosociaux, les risques liés aux animaux et les zoonoses, les risques liés aux équipements agricoles et les très petites entreprises.
Les risques professionnels des exploitants et salariés agricoles (accidents du travail et maladies professionnelles) diminuent progressivement. Sur la période 1989-2009, la fréquence des accidents du travail des salariés agricoles a baissé de 15 %, tandis qu’elle a reculé de 7 % pour les exploitants agricoles au cours des quatre dernières années. Une amélioration à mettre au crédit des actions de prévention, formation et sensibilisation menées par la MSA.
Les six axes du plan sur la santé et la sécurité au travail
1. Le risque chimique. Agriculteurs, producteurs spécialisés et viticulteurs sont concernés par les risques liés à l’utilisation des produits phytosanitaires. Phyt’attitude, le réseau de toxicovigilance en agriculture, a recensé en 2009 plus de 200 signalements d’intoxication. Des modules de formation, des études d’ergotoxilogie (connaissance des situations à risque) et une enquête sur les cabines en service seront mis en place.
2. Les troubles musculosquelettiques (TMS). C’est la première maladie professionnelle reconnue du secteur agricole. Elle représente 95 % des maladies professionnelles des salariés et de celles des non-salariés. Parmi les projets prioritaires relatifs à ces troubles dont les répercussions sociales et financières peuvent mettre en péril les exploitations agricoles, figurent des actions de prévention, notamment en viticulture, et la mise en place d’expérimentation dans l’aménagement et la conception des salles de traite.
3. Les risques psychosociaux (RPS). Ces risques dont les manifestations (stress, violences, mal-être, souffrance, addictions..) mettent en jeu la santé mentale des personnes sont particulièrement élevés en agriculture. L’isolement, les conditions de travail difficiles (climat, horaires), les contraintes économiques expliquent cet état de fait. Le secteur agricole est marqué par un fort taux de suicide des exploitants agricoles. Un développement de « Satis’Action » (aide à l’accompagnement des personnes fragiles) et d’actions de prévention pour appréhender les risque dans sa globalité font partie des projets prioritaires.
4. Les risques liés aux animaux et zoonoses. On déplore chaque année 10.000 accidents au contact d’un animal. Quant aux zoonoses, elles représentent un risque majeur (infectieux, immuno-allergique, toxinique ou différé). Les projets prioritaires concernent les enquêtes épidémiologiques sur les zoonoses, et la prévention et la gestion du risque animal, notamment dans la relation homme-animal et l’analyse du travail.
5. Les risques liés aux équipements de travail agricole (tracteurs, engins agricoles, scies à chaîne…). Ce risque qui touche toutes les activités agricoles, forestières et paysagères est à l’origine de près de la moitié des accidents mortels pour les exploitants et d’un quart pour les salariés. Les projets prioritaires visent à développer les compétences en matière de sécurité des conducteurs de machines agricoles, à améliorer la sécurité et les conditions de travail des utilisateurs d’outils de taille et tonte en espaces verts et à diminuer les risques lors des travaux aux abords des lignes électriques aériennes.
6. Les très petites entreprises (moins de cinq salariés). Elles représentent l’immense majorité des exploitations agricoles. Peu disponibles et peu demandeurs en matière de santé et de sécurité, les employeurs et salariés constituent une population difficile à atteindre et à sensibiliser. L’objectif est de développer des mesures de prévention adaptées sur des risques prioritaires avec l’appui des commissions paritaires d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CPHSCT).
J.A. J.
La France Agricole.fr
1er avril 2011