La Coupe d’Europe de football s’est achevée dimanche, au désespoir, bien sûr, des supporters de l’équipe de France, ceux de la première heure et les autres, très nombreux, ralliés de circonstance à la bannière tricolore, à la satisfaction, bien sûr aussi, des opposants à la « footballmania » qui a monopolisé l’espace médiatique pendant un mois entier, victimes impuissantes d’un événement dont les dimensions politique et économique ont souvent donné l’impression de l’emporter largement sur la dimension sportive.
Et ils ne sont pas sortis de l’auberge : le Tour de France se poursuit jusqu’à la fin de la semaine prochaine et les Jeux olympiques prendront le relais ! Sale temps pour les réfractaires au sport à la télé…
Je fais personnellement partie de cette frange de supporters amoureux depuis toujours des grandes manifestations nationales et internationales, acheteur et lecteur régulier de « l’Equipe » depuis plus de 50 ans, évidemment très déçu par un résultat qui, tout chauvinisme mis à part, n’a pas récompensé la meilleure équipe.
Chapeau malgré tout à l’équipe du Portugal, qui, en jouant parfaitement le coup, a enfin réussi à accrocher un succès international majeur à son palmarès. Grâce évidemment à son réalisme, à sa ténacité, aux prouesses de son gardien, au manque de réussite des attaquants français, à sa bonne étoile et… à l’arbitrage.
Soyez rassurés : je ne me joindrai pas aux mauvais perdants qui, en cas de défaite, s’en prennent par principe aux arbitres.
Je souhaite simplement souligner que l’unique but de la rencontre a été marqué à la suite d’une erreur d’arbitrage manifeste. Petite cause, grand effet : un contre faisant suite à une mauvaise relance française, qui succédait à un coup franc sifflé à tort en faveur de l’équipe du Portugal à la suite d’une faute de main commise par… un joueur portugais, a définitivement ruiné les espoirs de l’équipe de France à quelques minutes seulement de la fin du temps réglementaire !
Une erreur indiscutable à mes yeux, aux conséquences hélas fatales pour nos couleurs.
On ne peut en vouloir pour autant à l’arbitre car cette décision (comme toutes celles que lui et ses collègues sont amenés à prendre au cours de n’importe quel match, de football, de basket-ball, de handball ou de tout autre sport collectif) a évidemment été prise sur le champ, dans l’urgence, sans qu’il ait pu disposer du moindre recul ou temps de réflexion.
Un mauvais placement sur le terrain, une intuition inappropriée, une simulation « réussie » qui parvient à l’abuser, une « vraie » faute non sifflée parce qu’il ne l’a pas vue, toute une série de facteurs peuvent altérer son jugement et… inverser le cours d’une rencontre sportive, faisant basculer le résultat dans un sens pas forcément conforme à la « morale » sportive.
L’urgence de la décision à prendre excuse l’erreur d’arbitrage. Ce n’est que la répétition d’erreurs dans le même sens qui peut poser problème. Tel n’a pas été le cas. Félicitations donc à nos amis portugais ; les bonnes étoiles étaient de leur côté en cette étouffante soirée de dimanche…
On ne peut faire preuve de la même indulgence à l’égard de ceux qui, pendant le même mois de juillet, ont eu, eux aussi, à faire des « arbitrages », dans le cadre de la « loi Travail » cette fois.
Si je m’en tiens au seul titre V, relatif à la modernisation de la Médecine du travail, je rappelle que cela fait maintenant huit ans que l’on cherche en vain à réformer le système, un sacré bail, d’une durée largement suffisante pour que l’on ait pu préparer des « arbitrages » pertinents, en dehors de toute urgence.
Et si, dans les faits, c’est bien la procédure dite d’urgence qui a été choisie pour faire adopter la loi, il s’agit une urgence « artificielle », créée de toutes pièces, dont l’origine se trouve pour l’essentiel dans l’incapacité patente (ou l’absence de volonté ?) de nos « arbitres » à arbitrer intelligemment…
Une incapacité qui, pour reprendre le langage non châtié des supporters les moins fréquentables, peut donner envie de leur crier « Aux ch……. les arbitres » et de leur signifier leur exclusion par un énorme carton rouge !
Gabriel Paillereau
Copyright epHYGIE 13 juillet 2016
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