Une étude de la Dares pointe les différences entre femmes et hommes.
Dans une étude intitulée « Les femmes occupent des emplois où le travail semble moins épanouissant », la Direction de l’animation de la recherche des études et des statistiques (Dares) prend en compte la variable « sexe » comme critère d’analyse des conditions de travail.
Cette photographie des conditions de travail, d’après des données récentes, permet de dégager plus finement les différences selon le genre. Principaux enseignements :
> Hommes et femmes n’exercent pas les mêmes métiers La répartition des emplois selon le genre demeure très segmentée : la mixité professionnelle demeure exceptionnelle, même si elle progresse chez les cadres. Les différences des conditions de travail entre hommes et femmes renvoient au fait qu’ils n’exercent pas les mêmes activités.
> Les femmes occupent des emplois moins qualifiants que les hommes Elles déclarent moins fréquemment que les hommes que « leur travail leur permet d’apprendre des choses nouvelles » (68 % contre 75 %). Elles sont également moins nombreuses à signaler avoir proposé des améliorations de leur poste de travail au cours des douze derniers mois (47 %, contre 55 % des hommes).
> Moins de responsabilités hiérarchiques pour les femmes
35 % des hommes et 19 % des femmes ont une responsabilité hiérarchique. Parmi les cadres, 62 % des hommes et 49 % des femmes encadrent d’autres salariés. Qu’ils soient jeunes ou moins jeunes, qualifiés ou non, les hommes ont plus souvent des postes de responsabilité hiérarchique. Quand elles encadrent (qu’elles aient ou non le statut de cadre), les femmes ont moins de salariés sous leurs ordres que les chefs hommes : 59 % d’entre elles encadrent moins de cinq salariés, contre 46 % des hommes.
> Les horaires de travail sont plus contraignants, moins prévisibles pour les hommes Les horaires de travail des hommes sont plus contraignants que ceux des femmes. Ainsi, 27 % des femmes ont pu choisir leurs horaires de travail contre 19 % des hommes. Les horaires des hommes sont moins prévisibles à très court terme : 9 % des salariés hommes ne connaissent leurs horaires que le jour même ou la veille, contre 4,5 % des femmes. Les hommes travaillent aussi plus souvent le dimanche ou la nuit, même si les femmes travaillent plus le samedi et sont de plus en plus nombreuses à travailler de nuit ou le soir. Ils connaissent davantage d’astreintes qui les obligent à rester disponibles pendant leur temps de repos pour un appel de leur entreprise. Les femmes occupent en moyenne des emplois qui leur permettent de mieux concilier leur vie familiale et professionnelle que les hommes.
> Les femmes, plus souvent débordées dans leur travail quand elles élèvent de jeunes enfants. La pression temporelle semble plus élevée pour les femmes : 32 % d’entre elles déclarent rencontrer au moins une fois par semaine « dans leur travail des moments où elles ont l’impression de ne pas pouvoir faire face ou d’être débordées » contre seulement 26 % des hommes.
> Satisfaction et reconnaissance au travail moins au rendez-vous pour les femmes que pour les hommes Les femmes se déclarent « moins confiantes dans l’utilité de leur travail » : elles sont 88 % à penser que leur travail est utile pour 93 % des hommes. Elles sont « moins satisfaites de leur salaire », s’estimant plus souvent « plutôt mal » ou « très mal » payées, « compte tenu du travail réalisé ». L’analyse des risques psychosociaux de la Dares confirme que les problèmes de soutien social et de reconnaissance au travail touchent davantage les femmes et les professions les moins qualifiées.
Source : Dares, janvier 2011
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