L’Enquête SUMER et le Rapport de la Fondation de Dublin : des outils au service d’une meilleure connaissance de l’évolution des conditions de travail

Alors que la Conférence sociale vient de s’achever et que la loi du 20 juillet 2011 s’applique depuis peu, le Rapport de la DARES intitulé « L’évolution des risques professionnels dans le secteur privé entre 1994 et 2010 : premiers résultats de l’enquête SUMER », publié sur notre site en mars 2012 et reproduit ci-dessous en caractères italiques, mérite d’être remis au premier plan car il est à ce jour le meilleur outil (le moins mauvais diront certains, le pire diront d’autres…) pour apprécier la situation actuelle en France au regard de ce qu’elle était il y a une quinzaine d’années.

Si on y ajoute les comparaisons internationales, obtenues à partir des travaux de la Fondation de Dublin, la conclusion est sans appel : les conditions de travail se sont apparemment dégradées au point que la France se situerait aujourd’hui parmi les mauvais élèves de l’Europe !

On peut lire sur le sujet l’excellent article que lui a consacré Martin Richer, Consultant en Responsabilité Sociale des Entreprises, « Conférence sociale : les conditions de travail en question », publié le 3 juillet dernier sur le site http://lecercle.lesechos.fr.

Se demandant « quelles propositions concrètes vont sortir de la « grande Conférence sociale » pour améliorer les conditions de travail en France », Elsa Fayner constate, elle, comme je l’ai fait moi-même, que « le sujet ne fait pas même l’objet d’une table ronde : il sera traité en même temps que l’égalité professionnelle entre hommes et femmes. Mieux, il a été rebaptisé. Sous François Hollande, on parlera de « qualité de vie au travail ». Ça sonne confort, bureaux lumineux, conciergeries d’entreprise… Bref, aménagements à la marge. »

Ce qui l’a conduite à signer, sur le site de Rue89, http://www.rue89.com/, un article un brun iconoclaste, « Conditions de travail : les bonnes idées du quinquennat de Sarkozy », en se fondant sur le constat que « plusieurs mesures intéressantes étaient sorties de rapports publiés sous Nicolas Sarkozy, ou proposées par le gouvernement Fillon, suite à la vague de suicides chez France Télécom en 2008 et 2009. Des propositions vite oubliées dans un tiroir, ou rapidement ravalées, mais qui pourraient donner aujourd’hui des idées. »

De quoi alimenter encore, a posteriori, le nécessaire débat sur les Conditions de travail et la Santé au travail, malheureusement éludé par la Conférence sociale.

Gabriel Paillereau

Copyright epHYGIE 12 juillet 2012

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De 1994 à 2003, dans le secteur privé, l’intensité du travail a augmenté tout comme les marges de manœuvre, tandis que les expositions aux contraintes physiques dans le travail ont reculé. Entre 2003 et 2010 en revanche, les rythmes de travail et les contraintes physiques se stabilisent alors que l’autonomie des salariés les plus qualifiés recule.

Sur cette dernière période, les salariés se plaignent moins souvent de manquer de moyens pour faire correctement leur travail, mais ils signalent plus fréquemment subir des comportements hostiles ou ressentis comme tels dans le cadre du travail.

L’exposition aux produits chimiques diminue globalement entre 2003 et 2010. Les salariés sont plus souvent exposés à des agents biologiques dans un contexte marqué notamment par la pandémie grippale en 2009.

C’est en ces termes que commence « L’évolution des risques professionnels dans le secteur privé entre 1994 et 2010 : premiers résultats de l’enquête SUMER », Rapport n° 023 de mars 2012, publié tout récemment par la Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques (DARES).

Riche de nombreux tableaux et graphiques, ce Rapport se révèle d’un très grand intérêt pour tous ceux que préoccupe l’évolution des risques professionnels dans notre pays.

Gabriel Paillereau

mars 2012