J’ai déjà largement évoqué les discussions relatives à la réforme de la Santé au travail qui ont eu lieu dans le cadre de l’Assemblée Générale du COCT, le vendredi 9 et le lundi 12 décembre. Les positions défendues par le MEDEF y ont été très largement prises en compte, comme l’a souligné la CFE-CGC, très critique, dans un Communiqué mis en ligne sur notre site dès que j’en ai eu connaissance.
On ne retrouve pas le même ton, c’est le moins qu’on puisse dire, dans la position exprimée par la CGT sous la forme d’une Intervention remise aux partenaires sociaux, reproduite ci-après. Ce texte n’est évidemment pas un blanc-seing donné à l’Administration et aux Organisations d’Employeurs mais l’extrême modération du ton surprend.
En temps normal, le contenu des textes soumis au COCT pour avis, très éloigné du corpus doctrinal de la CGT, aurait provoqué des réactions indignées de la part de ses représentants… Rien de tel ne s’est passé, par écrit ou verbalement, ce qui ne manque pas de susciter des interrogations sur le positionnement actuel de ce Syndicat par rapport à la réforme en général, et à l’avenir des Services de Santé au travail en particulier…
L’essentiel de la réponse se trouve en fait au cinquième paragraphe de l’Intervention : « Nous avons mis en avant une évolution décisive, une position novatrice qui consisterait à intégrer les SST dans la Sécurité Sociale. Serait-il trop tôt pour ce grand saut de l’efficience ? Nous ne le croyons pas : cette vision finira par triompher, tant il est nécessaire de faire prévaloir la prévention, de coordonner les missions et d’assainir la gestion du système de la santé au travail. Ce n’est donc que partie remise. » L’avenir serait donc d’intégrer les Services de Santé au travail dans la Sécurité Sociale, grand saut de l’efficience…
Quant à la « satisfaction » sur la réforme en cours, elle est entièrement résumée à la fin du même paragraphe, décidément très important : « La loi et ses décrets d’application constituent un pas en avant, dans la prise en compte de l’absolue nécessité d’une cohérence entre missions et organisation, entre missions et gouvernance. Il s’agit donc d’une étape que nous voulons franchir en sachant qu’elle en appellera d’autres. » Après le « grand saut », le « pas en avant »…
Le ton semble être aux avancées, à l’ouverture et à la modération, ce dont on ne peut que se féliciter, et… ce qui n’interdit pas de se poser des questions, à la fois sur les motivations d’un tel revirement et sur ses conséquences.
- A chacun de se faire une opinion en lisant le texte intégral de l’Intervention, en cliquant ici.
Nous mettrons progressivement en ligne les positions des Partenaires sociaux, dès que nous en prendrons connaissance.
Gabriel Paillereau
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