Réforme de la Santé au travail : l’éclairage donné par un article publié en novembre 2014 sur le site Metis

Difficile de rattraper en quelques semaines le retard accumulé pendant des mois. Heureusement, grâce à Internet, avec de la patience et quelques mots-clés, on peut retrouver certains documents intéressants. C’est le cas avec un long article de Martin Richer, « Santé au travail : le retour de l’Europe ? », publié le 17 novembre 2014 sur le site Metis, dans lequel on trouve beaucoup d’informations permettant de mieux comprendre les difficultés actuelles d’une réforme du système français de Santé au travail.

En plus de son titre, trois des intertitres de l’article suffisent pour établir un lien avec les incertitudes actuelles : « L’absence d’objectifs substantiels et d’indicateurs de mesure », « La menace sur la compétitivité : un faux obstacle », « La faible mobilisation du dialogue social »…

Autant de maux que nous connaissons bien et que nous avons déjà abondamment dénoncés sur notre site. Pour peu qu’on y ajoute le « choc de simplification », c’est tout le paysage actuel qui s’éclaire !

Je ne peux évidemment que recommander la lecture de cet article dans son intégralité mais je ne résiste pas au plaisir d’en reprendre la conclusion, particulièrement instructive sur les errements de l’Europe d’aujourd’hui et l’indigence de sa stratégie en matière de Santé au travail.

« La Communication du 6 juin annonce une « évaluation ex post de la législation européenne en matière de santé et de sécurité au travail, dont les conclusions devraient paraître d’ici à la fin de 2015 ». Cette évaluation est en fait requise par le programme REFIT mentionné ci-dessus. Si bien que « compte tenu de l’importance cruciale de cet exercice, le cadre stratégique actuel sera réexaminé en 2016 afin d’intégrer pleinement les résultats de l’évaluation susvisée et du réexamen de la stratégie ‘Europe 2020’». Au vu du contenu indigent du susdit « cadre stratégique actuel », je suggère une mesure légèrement plus radicale à la nouvelle Commission : glisser ce cadre stratégique dans la poubelle européenne et… se mettre au travail. 

En présentant la nouvelle Commission, Jean-Claude Junker a utilisé une formule choc que je trouve exagérément anxiogène, « la Commission de la dernière chance ». En revanche, il a raison de souligner la nécessité pour l’Europe, de renouer avec ses citoyens en apportant des solutions aux problèmes qui les préoccupent. La question du travail – les conditions de travail et la santé au travail – en fait partie. En cela, je parlerais plutôt de « la dernière chance de la Commission ».

A bon entendeur, salut !

Gabriel Paillereau
Copyright epHYGIE 22 juillet 2015
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Santé au travail : le retour de l’Europe ?