Santé au travail : hommage à Philippe Givelet

Venant d’apprendre le décès de Philippe Givelet, mon prédécesseur à la tête du CISME, parti à la retraite au milieu de l’année 1994, je ne peux manquer de lui rendre hommage.

Fidèle serviteur du CNPF pendant toute sa vie professionnelle, il avait toujours fait en sorte, comme je l’ai fait après lui, en qualité de Délégué Général, de préserver l’autonomie de l’Organisme qu’il dirigeait et de contribuer à l’évolution de la Médecine du travail vers la Santé au travail.

Homme de grande culture, d’une intelligence fine, à la personnalité complexe, il a permis que des idées nouvelles germent dans un milieu pourtant peu porté vers l’innovation. C’est sous son autorité qu’est née la Convention Collective du Personnel des Services interentreprises de Médecine du travail. C’est également alors qu’il était Délégué Général qu’a été créée l’AFOMETRA, et que, à la fin des années 80, a été rendu public le Rapport sur l’Avenir de la Médecine du travail (dit « Rapport Creuzé », du nom de François Creuzé, Président du Service de Poitiers et Vice-Président du CISME à l’époque), première réflexion d’envergure sur l’évolution de la Médecine du travail « à la française ». C’est également alors qu’il dirigeait le CISME que s’est développée une vive polémique autour du Rapport sur la pluridisciplinarité (dit « Rapport Sappey », du nom de Philippe Sappey, Président du CISME entre 1998 et 2001) …

Respectueux des traditions, il n’a pourtant pas hésité à me faire appel, en 1987, pour l’aider à faire évoluer le système. Des sept années passées à ses côtés, d’abord en qualité d’adjoint au Délégué Général, puis de Délégué Général adjoint à partir de 1991, avant de lui succéder au poste de Délégué Général en 1994, je garderai le souvenir d’un homme austère, à l’esprit caustique, curieux, débatteur redoutable, à la fois attaché au passé et épris de nouveauté.

Même s’il ne s’était pas fait que des amis, en raison justement de son caractère parfois ombrageux, il ne fait aucun doute que sa contribution à l’évolution de la Médecine du travail a été essentielle, grâce au soutien de ses Présidents successifs, Messieurs Marchand, Lutz, Neidinger et Faure, tous disparus, le dernier il y a deux ans presque jour pour jour.

J’ignore si un hommage officiel lui sera rendu et dans quel cadre, mais, pour ma part, je tenais à saluer son travail sur le site d’epHYGIE, car, même si nous n’étions pas de la même génération et si nos sensibilités étaient très différentes, il avait eu le courage (l’inconscience ?) de m’accorder sa confiance en m’embauchant, et, très régulièrement et tout récemment encore, il m’avait témoigné une amitié et un soutien sans faille.

Je n’oublie pas que c’est grâce à lui que j’ai découvert l’importance de la Santé au travail, ce qui a bouleversé toute ma vie professionnelle.

Merci Philippe pour tout ce que tu as apporté et toutes mes condoléances à tes enfants et petits-enfants.

Avec mon amitié.

Gabriel Paillereau

La cérémonie religieuse aura lieu le vendredi 28 juin, à 11 heures, à l’Eglise Sainte Marie des Batignolles, 77 Place du Docteur Félix Lobligeois 75017 Paris.

One Comment

sophie

Bel hommage à celui qui a grandement contribué à l’amélioration de la Santé au travail.

Sophie

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