J’avais conclu l’année 2012 par une question : 2013, année de vérité pour la Santé au travail ? Elle aurait pu l’être si les Pouvoirs Publics avaient tenu leur engagement concernant le bilan de la réforme. Annoncé pour l’automne, il a finalement été reporté au printemps 2014.
Il va donc falloir attendre encore un peu…
Ce qui apparaît sûr aujourd’hui, c’est que la Direction Générale du Travail entend travailler sérieusement sur cette question. Les partenaires sociaux ont en effet été invités à faire remonter toutes informations utiles concernant l’application de la réforme sur le terrain, de façon à disposer d’un état des lieux aussi complet que possible.
Il y a dans cet appel à « témoignages » une occasion à saisir pour « mettre en évidence les réussites et échecs, les bons usages et les dévoiements de la réforme ! » et « infléchir le cours des choses », comme l’ont écrit les responsables d’une Organisation syndicale dans le courrier adressé à leurs adhérents.
Alors, se peut-il que 2014 soit « l’année de vérité pour la Santé au travail » que j’avais annoncée prématurément pour 2013 ?
Il faut l’espérer, compte tenu de la multiplicité des lacunes et défauts mis en évidence avant même le vote de la loi, en juillet 2011 (voir à ce sujet le dernier article mis en ligne sur notre site, Réforme de la Santé au travail : quelques retouches (et bien plus encore !) avant le bilan annoncé pour 2014). Mais rien n’est certain pour autant. Les responsables politiques auront-ils en effet le courage de réaliser l’aggiornamento auquel ils ont délibérément renoncé il y a 18 mois ou ne se contenteront-ils pas d’un simple lifting ?
Dans le discours tenu à l’occasion du Salon ELOISE (Evénement de L’Océan Indien, Sécurité et Environnement), consacré à la prévention des risques professionnels, tenu le 14 novembre dernier à Saint-Denis de la Réunion, Michel Sapin, évoquant la réforme des Services de Santé au travail, a donné le sentiment d’aller plutôt dans le sens de la seconde hypothèse en affirmant qu’« un bilan doit être fait rapidement et des ajustements décidés ».
Le choix du terme « ajustement » ne semble pas plaider en faveur de changements d’envergure mais il n’est pas interdit de rêver…
Mieux encore, puisque c’est la période, osons le double vœu que le bilan établi au niveau de la Direction Générale du Travail et du COCT reflète bien la réalité de terrain, et que, à partir de ce bilan, les Pouvoirs Publics aient (enfin !) le courage de procéder aux changements qui s’imposent.
Puisse donc 2014 être, pour la Santé au travail, à la hauteur des besoins !
Bonne année à tous.
Gabriel Paillereau
Copyright epHYGIE – 27 décembre 2013
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