Pour un Grenelle du travail : retour sur un éditorial de la revue Santé et Travail (juillet 2012)

Il fait parfois du bien de regarder en arrière. C’est ce que je viens de faire en relisant l’éditorial qu’avait signé François Desriaux, à la veille de l’ouverture de la Conférence sociale, dans le numéro de juillet de la revue Santé et Travail dont il est le rédacteur en chef.

Je pensais le commenter alors mais j’avais finalement choisi de faire plutôt le commentaire de l’intervention du Premier Ministre dans l’article intitulé Conférence sociale, la Santé au travail dans le discours de Jean-Marc Ayrault : trois petites phrases et puis s’en va…

Du coup, avec un recul de près de trois mois, et alors que les négociations entre partenaires sociaux sur la Qualité de Vie au Travail viennent tout juste de commencer, deux phrases de son texte prennent un relief particulier :

« On ne peut s’empêcher de penser que, dans l’esprit de  nos nouveaux dirigeants, s’il est politiquement correct de ne pas oublier les conditions de travail quand on se veut de gauche, leur amélioration reste subordonnée à des lendemains qui chantent.

Et si, au contraire, l’amélioration des conditions de travail n’était plus  considérée comme un bonus que l’on s’accorde quand on a réglé tout le reste, mais plutôt comme ce par quoi il faut commencer ? Et si le vrai changement consistait à penser autrement, à inventer une politique du travail et pas seulement une politique de l’emploi ? »

Des propos qui ne surprendront pas les participants du Colloque Manager la Santé au travail par temps de crise…

A méditer, à approfondir et… à adopter.

Gabriel Paillereau

Copyright epHYGIE septembre 2012

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On trouvera ci-dessous le passage de l’éditorial de François Desriaux traitant de la Santé au travail :

« Alors que beaucoup d’observateurs avaient parié que la santé au travail serait un des thèmes forts de la campagne présidentielle, il n’en a rien été. La crise de la dette et les menaces d’une avalanche de plans sociaux ont eu raison de la fameuse valeur travail. Certes, comme tous les candidats, le nouveau président de la République a été interrogé sur ses intentions dans ce domaine. Mais à part une critique de la réforme des services de santé au travail, François Hollande a renvoyé le sujet à la conférence sociale de l’été. Sauf que, là encore, trois thèmes vont dominer ce grand débat : l’emploi, les retraites et le pouvoir d’achat. Les conditions de travail y figurent, mais sous la dénomination  » qualité de vie au travail « , coincée derrière l’égalité professionnelle. On ne peut s’empêcher de penser que, dans l’esprit de nos nouveaux dirigeants, s’il est politiquement correct de ne pas oublier les conditions de travail quand on se veut de gauche, leur amélioration reste subordonnée à des lendemains qui chantent.

Et si, au contraire, l’amélioration des conditions de travail n’était plus considérée comme un bonus que l’on s’accorde quand on a réglé tout le reste, mais plutôt comme ce par quoi il faut commencer ? Et si le vrai changement consistait à penser autrement, à inventer une politique du travail et pas seulement une politique de l’emploi ? »

  • Pour accéder au texte intégral de l’éditorial de François Desriaux à partir du site de Santé et Travail, cliquer ici

 

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