Y en a marre. Marre, Mare, Marc, Maar, Mar… Y en a marre !

Carton rougeRas le bol !

C’est vraiment le sentiment qui domine depuis des semaines chez de nombreux Français. Et pourtant, à en croire certains médias, c’est seulement depuis un ou deux jours qu’une majorité de mécontents existerait…

Certains de nos journalistes ne vivraient-ils donc pas dans la même France que nous ? L’ont-ils d’ailleurs jamais fréquentée ?

Y en a marre ! Marre ! Voilà le mot qui correspond le mieux à l’actualité du moment.

Avec toutes ses variantes, y compris celles qui ne sont que des approximations orthographiques.

Mais quelle importance ce détail peut-il avoir pour ceux dont l’acquisition de connaissances se réduit à une forme de gavage, accros aux jeux vidéo, aux informations bourratives de certaines chaînes en continu, aux échanges anonymes sur les réseaux dits « sociaux », aux émissions de téléréalité débiles, aux messages publicitaires dopés à la méchanceté gratuite, …

Comme si, pour (s’) amuser, plaire, informer, réussir, vendre, etc., il fallait nécessairement être stupide, vulgaire, inculte, discourtois, agressif, brutal…

Comme si l’absence de limites était devenue la règle.

Comme si plus aucune valeur n’existait et n’imposait le respect.

Rien à voir, en dépit des apparences, avec l’humour grinçant du Coluche de « Je me marre ! », il y a plus de 40 ans déjà…

L’écouter aujourd’hui, avec ses excès de langage et…, n’en déplaise à certains, son intelligence, c’est (re)découvrir que le caractère corrosif de son discours, hélas prémonitoire, débordait d’humanité, celle-là même qui disparaît « à la vitesse V », pour la plus grande satisfaction d’une poignée d’excités, guidés par des « stratèges » (ou plutôt des tacticiens) égocentriques, décidément bien oublieux de leurs « humanités », comme on disait, il y a peu de temps encore.

Comme le Coluche de 1974, je me marre, et beaucoup de gens autour de moi aimeraient pouvoir se marrer, vraiment, mais comment faire ?

On pourrait évidemment se rendre à Marre, sympathique petite commune de la Meuse, mais avec les intempéries actuelles, pas sûr que ce soit le lieu de villégiature idéal !

Aujourd’hui, effectivement, c’est plutôt la « mare » qui domine, au sens propre comme au sens figuré.

Canards sauvagesCelle, bien sûr, qui (a) fait la notoriété d’un Canard réputé pour sa liberté, qui n’hésite pas à y jeter chaque semaine autant de pavés qu’il faut pour dénoncer, sans cancaner pour autant, tout ce que notre Société est capable de produire de nauséabond. Et il tient le rythme depuis 100 ans ! Qui dit mieux ?

Cette mare dont nous sommes de plus en plus nombreux à avoir franchement marre, où s’ébrouent, en ne cessant de nous donner des leçons, ceux qui, bien que minoritaires et parfois totalement coupés de la vie réelle, dans la Politique, la Finance, l’Information, la Communication et dans bien d’autres domaines encore, partout en fait où se joue la comédie de la recherche du Pouvoir, détournent la démocratie à leur profit en se moquant de l’intérêt général…

Aux antipodes d’une autre mare, celle de ma chanson fétiche depuis plus de trente ans, « Il est libre Max », du regretté Hervé Cristiani :

« Dans l’panier de crabes, il n’joue pas les homards
Il n’cherche pas à tout prix à faire des bulles dans la mare
Il est libre Max ! Il est libre Max !
Y’en a même qui disent qu’ils l’ont vu voler »

Vraiment rien à voir !

Peut-être faudrait-il se tourner vers le marc de café. Une façon comme une autre de guetter un avenir meilleur…

Je suis conscient que dans marre et mare, on trouve armer et arme, ramer et rame, amer aussi… Rien de réjouissant donc au niveau des anagrammes !

On a bien aussi Dora Maar, la muse de Picasso, mais l’extrême tristesse de la fin de sa vie n’est pas vraiment de nature à nous redonner le moral.

Reste enfin la « Mar », la Mer, « Mare nostrum », celle de notre Midi, Mer au milieu des terres, tout à la fois notre Mer et notre Mère depuis plusieurs millénaires. Sans doute devrions-nous nous y (re)plonger, histoire de nous ressourcer au plus vite…

Histoire de nous aider à retrouver le bonheur de nous marrer à nouveau.

Pour de bon. Pour de vrai.

Il n’est jamais trop marre pour bien faire.

Enfin !

Gabriel Paillereau
Copyright epHYGIE 10 juin 2016
Photo GP
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PS : et que la France gagne !

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